Article du Journal l’express
Le quartier d’Harlem, qui fut le refuge des déshérités, est en pleine transformation. Après l’élite noire, nombre de Blancs s’installent, profitant de prix plus abordables et d’un nouvel art de vivre.
Ci-dessus le Symboles du nouveau Harlem, quartier de New York en pleine « boboïsation », les fameuses brownstones, ces maisons de ville rénovées et investies par la jeune bourgeoisie dans les années 1990.
Harlem à New York, capitale universelle du monde noir, creuset de l’identité black, est en pleine révolution. En pleine boboïsation. Ici, on appelle cela la « gentrification ». Ce mot anglais (de gentry), qui signifie « petite noblesse », désigne l’arrivée d’une middle et upper middle class, en l’occurrence dans le sud et l’ouest de Harlem. C’est elle qui, année après année, s’installe dans les superbes maisons de ville appelées « brownstones » de Convent Avenue et de Hamilton Terrace, les immeubles luxueux de Central Park North ou les buildings refaits de Frederick Douglass Boulevard, de Lenox Avenue et des rues adjacentes. Ces Harlémites sont célibataires, vivent en couple ou en famille, qu’ils soient étudiants, artistes, musiciens, écrivains, analystes à Wall Street ou encore politiques – Bill Clinton y a installé des bureaux en 2001. Blancs pour la plupart, les nouveaux résidents forment par endroits presque un tiers de la population, là où auparavant ils n’étaient qu’une poignée, voire complètement marginaux. Selon le dernier recensement, entre 2000 et 2010, leur proportion est passée de 2% à 9,8%.
Marie-Aude Panossian, publié le